Taux de mortalité
mensuels de Mastomys erythroleucus sur
quatre (4) années consécutives (D’après Hubert, 1982)
Des taux de mortalité ont été calculés à partir des résultats de
l’ensemble des piégeages d’après l’évolution des densités et de la structure de
population. Les grandes surfaces utilisées pour les piégeages et la sommation
avec des résultats provenant d’autres zones permettent d’éliminer les
variations liées à des mouvements locaux
de population et donnent assez de sécurité pour assimiler les chiffres ainsi
obtenus à des taux de mortalité et non plus seulement à des disparitions.
Au démarrage de la cohorte ; les taux de mortalité sont calculés
par rapport au nombre de jeunes espérés, à partir des densités de femelles
adultes, du pourcentage de femelles gestantes et du nombre moyen d’embryons
pour chaque mois. Ensuite, les taux sont calculés à partir des différences de
densité entre chaque classe d’âge.
Le resserrement de la période de reproduction conduit à considérer une
seule génération théorique annuelle de M.
erythroleucus par saison de reproduction. Il y a en fait deux ou trois
cohortes successives, à un rythme très
rapide, mais la précision de la méthode de détermination de l’âge par la pesée
des cristallins ne permet pas de déterminer au-delà de l’âge de 3mois des
individus nés à un mois de différence ; c’est pourquoi les cohortes de
cette espèce ont été regroupées.
Chez M. erythroleucus on
observe des taux de mortalité élevés au début de la vie ; puis des taux
relativement faibles jusqu’à la saison de reproduction suivante ; à partir
de laquelle la mortalité augmente à nouveau jusqu’à élimination de tous les
individus de la cohorte. Il est exceptionnel qu’un M. erythroleucus vive plus d’un an dans la nature, c’est-à-dire
au-delà de la période de reproduction qui suit celle au cours de laquelle il
est né. Ce schéma se retrouve ainsi chaque année, à quelques variations près :
§
une survie assez longue pour la
cohorte de 1976,
§
une forte augmentation du taux de
mortalité en mars-avril 1978
§
des taux de mortalité très faibles
(~5% par
mois) en saison sèche 1979
§
une brutale augmentation en
avril-mai 1980
§
une
bonne espérance de vie pour les jeunes nés en 1976,
§
une
espérance de vie exceptionnelle pour ceux nés en 1978,
§
des espérances de vie médiocres pour les cohortes 1977 et
1980.
Référence :
Hubert, B. (1982) Dynamique des populations de deux espèces de
rongeurs du Sénégal, Mastomys
erythroleucus et Taterillus gracilis (Rodentia ;
Muridae et Gerbillidae) : I. Etude démographique. Mammalia,
t.46(2) :137-166.